C’est une discussion enflammée sur la religion qui a marqué, en 2009, le début du calvaire d’Asia Bibi. En plein travail, une ouvrière musulmane avait enjoint les autres femmes à ne pas boire dans le même verre que la « chrétienne impure ».
Asia devient un symbole
Depuis lors, de l’eau a coulé sous les ponts. Qu’elle le veuille ou non, Asia Bibi est devenue une personnification du débat concernant la loi sur le blasphème : une image hostile pour les uns, un symbole de l’injustice des accusations de blasphème pour les autres. D’innombrables organisations, dont CSI, ont réclamé la libération d’Asia Bibi ; des pétitions ont été signées par des centaines de milliers de personnes… peut-être en faites-vous partie. En 2010, l’ancien pape Benoît XVI a exigé publiquement qu’Asia Bibi soit relâchée. Le pape François a reçu sa famille à Rome en 2015. En printemps 2017, un projet de résolution a été soumis au Sénat des États-Unis appelant le gouvernement pakistanais à la libération immédiate et inconditionnelle d’Asia Bibi ainsi qu’à la réforme de la loi sur le blasphème.
Mais ses adversaires ne sont pas restés les bras croisés : un religieux musulman a mis à prix la tête d’Asia Bibi. En 2011, deux personnalités politiques haut placées ont été assassinées parce qu’elles s’étaient engagées en faveur d’Asia Bibi et qu’elles avaient proposé de reconsidérer la loi sur le blasphème : Salman Taseer, le gouverneur musulman de la province du Pendjab, et le chrétien Shahbaz Bhatti, ministre des Minorités.
La famille se cache
Qu’adviendra-t-il d’Asia Bibi ? Après que la peine de mort (2010) a été confirmée par la cour supérieure de Lahore en 2014, la Cour suprême du Pakistan doit maintenant donner son verdict.
Mais il est évident qu’Asia Bibi et sa famille ne pourront plus jamais retourner à la maison. Depuis l’incarcération d’Asia Bibi, sa famille doit se cacher.
Nous espérons que la famille sera bientôt à nouveau réunie et pourra reconstruire une nouvelle existence en lieu sûr. Prions pour cette heureuse issue !
CSI
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