27 avril 2019

Damas : des élèves retrouvent leur école chrétienne

La vie bat son plein dans le quartier chrétien de la vieille ville de Damas : les cathédrales, les monastères, le foyer pour personnes âgées des Missionnaires de la Charité de mère Teresa et les écoles chrétiennes sont des lieux caractéristiques de la ville. CSI soutient une école arménienne catholique en finançant un bus scolaire.

Grâce au nouveau bus scolaire, les enfants de quartiers éloignés peuvent se rendre sans difficulté à l’école arménienne catholique située dans la vieille ville de Damas. (csi)

Au printemps 2018, la situation paraissait sans espoir pour de nombreux habitants des alentours du quartier chrétien de Damas. Toutes les écoles étaient fermées, car le quartier essuyait des tirs de mortier nourris en provenance de rebelles islamistes retranchés dans la Ghouta orientale. Certains jours, on pouvait compter une cinquantaine d’impacts.

L’école arménienne catholique a été particulièrement touchée, sachant qu’elle se situe à proximité immédiate d’un centre de formation chiite qui était dans le collimateur des rebelles sunnites. La grande tour de la cathédrale adjacente était en outre une cible de choix pour les tirs des rebelles.

L’école continue malgré le déficit financier

La grande école à plusieurs étages du district administratif arménien catholique de Damas est intégrée à la maison de l’évêque et à la cathédrale. Avant la guerre, mille élèves la fréquentaient. En 2016, ils n’étaient plus que quatre cents.

Peu après le début des hostilités, l’école arménienne catholique a rapidement présenté un déficit financier, après que plusieurs familles ont émigré au Canada et en Europe. D’autres familles qui sont restées sur place se sont appauvries et ont dû être dispensées des frais de scolarité. Le laboratoire de chimie et la salle d’informatique sont dans un état piteux. En hiver, le chauffage est limité au strict minimum, car le mazout est hors de prix.

Le directeur de l’école, Abuna Georges Baheyan, connaît les soucis et les peines des enfants scolarisés, de même que ceux de leurs parents. Durant les pires années de la guerre, ce prêtre était quotidiennement occupé à consoler les familles et à encourager les enseignants à rester à Damas pour continuer à dispenser leurs cours. Il sait pourtant que le salaire des enseignants ne suit pas l’inflation vertigineuse et ne suffit plus à couvrir leurs besoins quotidiens. Malheureusement, l’école n’a aucune réserve financière.

Un bon niveau d’enseignement

Abuna Georges connaît également l’importance des écoles chrétiennes pour tous les Syriens. Le niveau d’enseignement est très élevé : « Nous accordons de l’importance à l’acquisition de plusieurs langues étrangères et cela pousse de nombreuses familles musulmanes à inscrire leurs enfants dans notre école. Nous considérons donc cette institution comme un pont qui permet à des familles musulmanes d’entrer en contact avec des chrétiens. » Dans son petit bureau, Abouna Georges conserve des éclats d’obus qui sont tombés dans son école durant les années de guerre : « Il y a eu régulièrement des blessés. Une jeune écolière a été tuée par un tir de mortier. »

L’espoir est de retour

Mais ce prêtre engagé a retrouvé un grand espoir pour le maintien de son école et pour l’avenir des chrétiens en Syrie. Depuis Pâques 2018, la paix est revenue à Damas et la vie a repris son cours. De nombreuses familles ont décidé de rester dans le pays et d’autres y reviennent.

Les élèves retrouvent manifestement leur fraîcheur et apprennent avec enthousiasme. Les rires résonnent à nouveau dans le bâtiment. Pour l’année scolaire 2018-2019, sept cents élèves sont inscrits.

CSI cofinance un bus scolaire

L’école est située au cœur de Damas, mais la majorité des élèves sont des Arméniens catholiques qui habitent des quartiers très excentrés, notamment Dscharamana, une commune de la banlieue située à quelque 10 km. L’école a donc dû mettre en place un service de bus scolaires pour la rentrée de septembre 2018. CSI a immédiatement décidé de soutenir financièrement l’acquisition d’un véhicule. De cette façon, CSI veut contribuer à promouvoir l’avenir pour de jeunes Syriens dans leur pays qui est le berceau du christianisme.

Peter Fuchs

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