« Le fleuve Sindh a tout emporté »

Lors des inondations d’août 2010, 2000 personnes ont perdu la vie et 20 millions de Pakistanais se sont retrouvés sans toit. Nombre d’entre eux sont toujours dans la misère. Fin novembre 2012, CSI leur a apporté une aide concrète.

Un sourire trompeur : la famille se souvient des jours meilleurs. (csi)

Au cours des 30 derniers mois, des milliers de chrétiens pakistanais ont fui les régions inondées pour se réfugier à Karachi. Ils vivent littéralement sur des tas d’immondices, souffrent de toutes sortes de maladie et sont dans une terrible détresse. Ils ont perdu leur bétail, leur maison et toutes leurs possessions. Certains ont même perdu leurs enfants, enlevés par des escrocs sans scrupules : des criminels, des prêteurs et l’omniprésente mafia talibane.

La peur des viols

« Le mois passé, des hommes armés se sont emparés d’une jeune fille du voisinage », raconte Mable, qui est mère de cinq enfants. « Elle est revenue quelques semaines plus tard, après avoir été violée par plusieurs musulmans. »

Les enfants de Mable ont peur de sortir dans la rue. Ils ne vont pas à l’école et sont analphabètes, comme leurs parents. Angel a 14 ans ; voilà plus d’un an qu’elle n’a pas quitté leur maison ou sa cour intérieure peu avenante. La famille a accepté un crédit au taux d’intérêt excessif de 10 %. Le créancier, qui est musulman, a menacé d’enlever la jeune fille s’ils ne parvenaient pas à le rembourser. Heureusement, Isaac et Azer – le père et son fils aîné – ont pu travailler durant quinze jours au nettoyage d’un chantier. Avec leur salaire de 60 euros, ils ont pu rembourser leurs dettes (Plus d’informations sur cette famille en annexe).

Peu de place pour vivre

J’ai aussi rencontré la famille d’Akram Masih, Suraya et leurs trois enfants. Ils vivent sur le toit plat d’une maison où ils dorment tous les cinq à l’abri d’un morceau de tôle ondulée. Cet abri est soutenu par un pilier instable fait de briques en ciment empilées les unes sur les autres. Il faut emprunter une échelle en bois pour y parvenir. Depuis là, on aperçoit la croix de l’église de Nasry, où Akram a trouvé un emploi. Ses enfants – Sharyar (8 ans), Monica (6 ans) et Sharoon (4 ans) vont à l’école St-Simon-Gulshan, dirigée par le pasteur Mukhtar Masih. Mais Sharyar s’ennuie de Jati, leur ancien village (dans la province de Khyber Pakhtunkhwa) : « Là-bas, nous avions des chèvres, de la place pour jouer et des amis. Tout cela me manque. »

Trop tard !

« Avant, nous avions une maison, trois buffles, cinq chèvres, des chiens et des chats ainsi qu’une douzaine de poules. Le fleuve Sindh a tout emporté sur son passage », raconte une veuve, Nasiim. « Ensuite, l’état du cœur de mon mari s’est rapidement détérioré ». Lorsqu’il a fait un infarctus, Nasiim l’a emmené à l’hôpital en rickshaw, mais après six heures passées dans la salle d’attente, il était mort.

Les larmes coulent sur les joues de Nasiim alors qu’elle évoque ce souvenir. « Ils passent leur temps à essayer de nous convertir à l’islam. », dit-elle en lançant un regard vers une mosquée du voisinage, tout illuminée. « Mais je connais Jésus, mon Sauveur. Je ne le renierai jamais. »

À manger pour 300 familles

Apporter une lueur d’espoir à quelques-unes de ces personnes déplacées est un grand privilège ! Au nom de nos amis et des personnes qui nous soutiennent, nous avons remis des colis alimentaires à 300 familles chrétiennes victimes des inondations. Nos collaborateurs et moi-même ressentons votre intérêt, chers lecteurs, vos prières et votre compassion. Un grand merci.

Gunnar Wiebalck

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