
CSI salue la position de la Suisse de suivre de près la crise qui s’aggrave autour des 120 000 habitants du Haut-Karabakh et de s’engager activement pour une solution pacifique et durable. Mais pour atteindre cet objectif, la Suisse doit s’engager pour un droit à l’autodétermination des Arméniens du Haut-Karabakh.
Le monastère de Geghard témoigne des nombreux siècles d’histoire chrétienne au Haut-Karabakh. csi
Dans une réponse du 8 juin 2023 au conseiller fédéral Ignazio Cassis à sa lettre du 1er juin 2023, Christian Solidaritiy International (CSI) le remercie de partager avec le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) l’inquiétude pour la population du Haut-Karabakh et de considérer le blocage du corridor de Latchine par l’Azerbaïdjan comme une « aggravation sérieuse de la crise ». CSI a également salué la volonté de la Suisse de s’impliquer activement dans les efforts du Conseil de sécurité de l’ONU pour stabiliser la situation dans le Caucase du Sud, si l’occasion se présente.
Le conseiller fédéral Ignazio Cassis n’aborde cependant pas les points concrets mentionnés par CSI. C’est pourquoi l’organisation chrétienne de défense des droits de l’homme lance dans sa réponse un nouvel appel à ce qui est central pour éviter le pire : « Engagez-vous pour le droit à l’autodétermination des habitants du Haut-Karabakh. Si la Suisse ne le fait pas – et au vu de votre réponse, il faut malheureusement s’y attendre – elle suivra l’intention de l’Azerbaïdjan, dont le gouvernement autocratique parle certes tout autant de la protection des minorités, mais balaie sciemment le droit à l’autodétermination sous le tapis. CSI met en garde : « Cette voie ne protégera pas la population civile, mais favorisera le processus de nettoyage ethnique et religieuse dans le Caucase du Sud. »
Il faut maintenant avoir le courage de s’opposer à l’évolution en cours. Les Arméniens du Haut-Karabakh espèrent que la Suisse fera preuve de ce courage. Ils savent que la meilleure protection pour eux réside dans la reconnaissance de leur droit à l’autodétermination. Il est évident que les promesses de protection du gouvernement ultra-nationaliste azerbaïdjanais de Bakou sont illusoires.
Que se passerait-il si la situation s’aggravait dans le Caucase du Sud, entraînant une guerre d’extermination et de nombreux réfugiés ? Face à ce scénario, CSI demande au conseiller fédéral Ignazio Cassis ce que la Suisse ferait en cas d’afflux de réfugiés du Haut-Karabakh pour les aider.
Rolf Höneisen
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