
Tamara a fui le Haut-Karabakh pour l’Arménie lors de l’attaque azerbaïdjanaise de l’automne 2020. Les assaillants ont rasé son village natal. Malgré les souffrances inconcevables qui lui ont été infligées, elle insiste auprès de CSI : « Les Azerbaïdjanais sont des êtres humains comme nous. »
Tamara souffre de la pression de l’Azerbaïdjan. Mais pour elle, les Azerbaïdjanais sont avant tout des êtres humains. csi
Joel Veldkamp, collaborateur de CSI, a rencontré Tamara dans le village de Tegh, près de la ville de Goris en Arménie orientale. Cette robuste grand-mère avait fui le Haut-Karabakh avec sa famille le premier jour de la guerre d’agression azerbaïdjanaise de fin septembre 2020. « Notre village était florissant. C’était comme le jardin d’Eden. Même si on n’allait pas travailler, on pouvait couvrir ses besoins personnels en nourriture avec son propre lopin de terre », dit-elle en se remémorant avec nostalgie sa vie au Haut-Karabakh.
Aujourd’hui, Tamara vit avec ses enfants et petits-enfants dans une petite maison près de l’endroit où commence le blocus de la seule route reliant le Haut-Karabakh au monde extérieur. Depuis la porte de leur maison, Tamara et les autres membres de la famille peuvent voir les collines verdoyantes du Haut-Karabakh de l’autre côté de la frontière.
Mais ils savent aussi qu’ils ne peuvent pas rentrer chez eux. Les combattants azerbaïdjanais ont rasé leur village il y a trois ans.
Ce n’est pas seulement le Haut-Karabakh qui est menacé, mais la République d’Arménie elle-même. Deux semaines après la visite à Tegh, le 11 avril 2023, l’armée azerbaïdjanaise a bombardé le village. Les partenaires de CSI ont aidé à évacuer les femmes, les enfants et les personnes âgées de la région.
Cent ans après que le peuple arménien a été presque anéanti lors du génocide de 1915, son avenir dans sa patrie est à nouveau en danger.
Lors de sa visite à Tegh, Joel Veldkamp a demandé à Tamara ce qu’elle pensait des Azerbaïdjanais. Après tout, le gouvernement azerbaïdjanais a infligé tant de violence et de souffrance à elle et à sa famille.
Tamara s’est arrêtée un instant avant de répondre : « Vous savez quoi, ce sont des gens tout à fait normaux, comme nous. Ils souffrent autant que nous. Je ne peux pas les détester. Laissez-les revenir à la raison pour que nous puissions vivre en voisins. »
CSI travaille en Arménie pour aider les réfugiés du Haut-Karabakh à trouver des logements et de nouveaux emplois et à créer des entreprises. CSI soutient également des programmes au Haut-Karabakh, notamment le centre de réhabilitation Lady Cox dans le chef-lieu Stepanakert, où les personnes handicapées et les blessés de guerre reçoivent des soins de pointe. Depuis le 12 décembre 2022, les quelque cent vingt mille Arméniens qui sont restés au Haut-Karabakh sont bloqués par l’Azerbaïdjan.
Joel Veldkamp
Nous serions heureux que vous nous fassiez part de vos commentaires et de vos ajouts. Tout commentaire hors sujet, abusif ou irrespectueux sera supprimé.