28 novembre 2018

« Ils ont incendié notre église »

Les extrémistes bouddhistes et hindous oppriment de plus en plus les minorités religieuses, particulièrement dans les régions rurales. Les victimes sont souvent abandonnées par la police. Par exemple dans le village de Jossy où des inconnus ont incendié une église.

Les membres de l’Église de Jossy sont profondément reconnaissants pour la compassion venant de l’étranger. (csi)

Lorsque nous arrivons à Jossy *, un village situé sur la côte est du Sri Lanka, des fidèles apeurés se tiennent devant leur petite église complètement détruite ; des inconnus l’ont incendiée trois semaines plus tôt. Ces personnes font partie des nombreux chrétiens que Selina Bidermann et moi-même avons rencontrés lors de notre dernier voyage en septembre 2018.

Vivre dans la peur

À l’est du Sri Lanka, ce sont non seulement les extrémistes bouddhistes qui s’en prennent à la minorité chrétienne, mais les extrémistes hindous ne sont pas en reste. Influencés par l’Inde, ces derniers s’attaquent aussi aux chrétiens et aux musulmans. « Depuis plus de deux ans, nous sommes toujours plus victimes de menaces, d’attaques verbales et physiques ainsi que de discrimination dans notre vie quotidienne », nous raconte un des membres de l’Église de Jossy. Il ajoute : « Des magasins nous boycottent, parfois nos enfants n’ont plus le droit de fréquenter l’école publique. De plus, nous sommes constamment observés. L’insécurité est grande et l’église incendiée a encore ravivé nos craintes. »

Malheureusement, il ne s’agit pas d’une exception et les minorités religieuses d’autres régions que nous avons visitées sont également la proie de la pression et d’attaques des extrémistes religieux.

Ils ont besoin de notre aide

Les minorités religieuses des zones rurales du Sri Lanka sont souvent très vulnérables. Si elles sont attaquées, elles ne savent pas à qui s’adresser. Dans de nombreux cas, la police n’intervient pas ; à propos de l’église incendiée, elle n’a pas lancé la moindre enquête. « Ces frères et sœurs ont besoin de notre aide sur le plan juridique, matériel et moral. Car ils sont complètement livrés sans défense aux agresseurs », déclare notre partenaire sur place, Me Esther *.

Nos hôtes prennent congé de nous avec une grande reconnaissance : « Sans vous et Me Esther, nous ne pourrions pas supporter cette situation extrêmement difficile. Vous êtes un cadeau de Dieu. »

La responsable CSI pour le Sri Lanka

* Noms et lieux fictifs

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