La dernière ligne droite vers un État nationaliste

Le gouvernement indien favorise la transformation du pays en un État nationaliste hindou. Au début, il s’agissait de mesures discrètes, mais désormais, le projet est proclamé sans retenue dans tout le pays. Un projet fait de persécution des minorités, de violations des droits de l’homme et de discrimination.

La pandémie ne protège pas les chrétiens des attaques. Ce couple chrétien de Ranchi, capitale de l’État fédéré du Jharkhand, est reconnaissant de l’aide alimentaire reçue pendant le confinement. (csi)

L’ampleur des violations des droits de l’homme est aujourd’hui alarmante. Mais ce qui doit aussi nous effrayer, c’est la façon dont le gouvernement indien ne cache plus son intention de faire de l’Inde un État hindou à 100 %. Désespérée, une avocate connue de CSI demande : « Où cela s’arrêtera-t-il ? » Elle est confrontée quotidiennement à des violations des droits de l’homme.

Elle se plaint également : « En tant qu’avocats, il nous est de plus en plus difficile de garantir la protection et les droits de nos clients. Nous sommes nous-mêmes de plus en plus pris pour cible et intimidés par les autorités. Où sont les droits fondamentaux à la protection, mais aussi la liberté d’opinion, de religion et d’expression dans cet État de droit démocratique ? »

La protection des non-hindous n’est plus garantie

C’est particulièrement dans les zones rurales que les membres des minorités religieuses, mais aussi les dalits (hors caste) ou les membres des tribus primitives souffrent du manque de protection. Le gouvernement prend pour prétexte le Covid-19 pour faire avancer son programme.

Un État autoritaire

Afin de mieux contrôler les citoyens, le gouvernement a officiellement appelé la population à observer ses voisins non hindous pour signaler aux autorités les « comportements déplacés » en utilisant un formulaire. Ce faisant, les membres des minorités religieuses sont totalement à la merci de l’arbitraire. Il suffit qu’un seul hindou fasse une fausse déclaration pour qu’une personne soit arrêtée, chassée du village, agressée ou même tuée.

Dans de nombreux endroits, les chrétiens ne se rencontrent que dans la clandestinité et essaient d’être aussi discrets que possible.

De terribles conséquences

Profitant du chaos actuel, le gouvernement indien a adopté sans préavis le projet de modification de la loi sur les contributions étrangères (FCRA) le 23 septembre 2020. Cette modification implique des contrôles encore plus stricts des organisations non gouvernementales (ONG) et des restrictions plus sévères concernant les donations. Cette loi avait déjà entraîné la fermeture de milliers d’organisations humanitaires, telles Greenpeace et Compassion International. Mais à cause de ce changement de loi, d’innombrables autres organisations telles qu’Amnesty International ont maintenant dû cesser leur travail en Inde. Or ce changement de loi ne respecte ni le droit international ni même la Constitution indienne elle-même !

Soutien de CSI aux avocats et aux pasteurs

En ces temps difficiles, CSI apporte une aide active sur le terrain. D’une part, nous soutenons les avocats afin qu’ils puissent s’engager plus fermement sur le plan juridique et politique en faveur de ceux qui sont persécutés. D’autre part, nous assistons les pasteurs dans différents États fédérés ; ils sont instruits sur leurs droits afin qu’ils puissent mieux se protéger. Nos partenaires locaux aident également à former des réseaux de pasteurs pour les aider à se soutenir mutuellement. Cela est particulièrement important dans les régions isolées.

En cas d’attaque, CSI aide les pasteurs et les membres de leurs Églises en payant les frais d’hôpital et les médicaments. Nous apportons également de la nourriture, des vêtements et une assistance juridique. De trop nombreux chrétiens ont déjà subi de terribles attaques.

La responsable CSI pour l’Inde

Source : msn


Covid-19 et violence contre des chrétiens

La fermeture des frontières imposée par la pandémie du Covid-19 a entraîné une diminution temporaire de la violence contre les chrétiens. Les gens étant confinés chez eux, tous les événements, y compris les services religieux, étaient annulés.

Mais depuis juin 2020, les attaques contre les chrétiens sont à nouveau en augmentation. Comme l’année dernière, plus de 220 cas ont été officiellement signalés à la fin du mois d’octobre, et ce malgré plusieurs mois de confinement. Induit par la fermeture des industries, l’exode de millions d’Indiens des grandes villes vers les zones rurales a pratiquement paralysé le système social et juridique, en particulier dans les zones rurales.

Malgré l’assouplissement du couvre-feu, l’état d’urgence prévaut toujours et des millions de membres des minorités religieuses sont sans défense contre les actions arbitraires des extrémistes hindous. De nombreux cas ne sont même pas enregistrés. CSI continuera à fournir de l’aide aux personnes persécutées l’aide dont elles ont tant besoin.


Une chrétienne gravement maltraitée

Excités par des extrémistes hindous, quelque trois mille membres de tribus indigènes ont attaqué et chassé des chrétiens dans trois villages de l’État fédéré du Chhattisgarh. Ils étaient en colère parce que les chrétiens ne voulaient pas apporter leur soutien financier à un festival hindou.

Les attaques ont eu lieu les 22 et 23 septembre 2020. Sivram Koyam, un des chrétiens attaqués dans le village de Kakadbeda, avait demandé en vain à la police de le protéger juste avant les agressions. « J’étais allé chercher de l’aide quand des assaillants sont arrivés chez moi. Comme ils ne m’ont pas trouvé, ils s’en sont pris à ma femme et l’ont violemment jetée à terre par trois fois. » Elle a dû être hospitalisée.

Koyam s’est enfui avec huit autres chrétiens. Certains extrémistes les ont pourchassés et ils ont réussi à capturer un chrétien qui n’a pas été revu depuis lors. Les fugitifs ont dû laisser leurs familles femmes et leurs enfants dans les maisons détruites par les assaillants.

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