Les conséquences destructrices du confinement

Dans le pays peuplé du Bangladesh, le nombre d’habitants contaminés par le coronavirus est limité. Mais à cause du confinement, des milliers de personnes sont tombées dans une profonde misère. Très tôt déjà, les partenaires de CSI ont effectué un travail de prévention et distribué des colis alimentaires à 750 familles. Les bénéficiaires de l’aide de la capitale Dhaka expriment leur profonde reconnaissance.

Jhorna Adhikary est reconnaissante de pouvoir nourrir sa famille pour les jours à venir. (csi)

Le 22 avril 2020, 3 772 Bangladais étaient officiellement contaminés par le coronavirus et 120 personnes sont mortes des suites de la contamination. Pour un pays avec plus de 160 millions d’habitants, ces chiffres sont peu élevés proportionnellement. Mais personne ne sait à combien s’élève le chiffre réel…

Or la population souffre surtout des conséquences économiques catastrophiques de la pandémie. À cause du confinement national en vigueur depuis le 25 mars, la maigre source de revenu d’innombrables ouvriers, journaliers, conducteurs de rickshaw, employés de maison a tari du jour au lendemain. Leur quotidien se transforme davantage en lutte pour la survie. Uniquement dans le secteur textile très important du Bangladesh, dix mille employés au moins auraient perdu leur travail.

Pasteurs fortement touchés

La minorité chrétienne qui se trouve déjà souvent opprimée souffre des suites du confinement, notamment les pasteurs de petites Églises. Ils dépendent des donations des fidèles qui ne versent plus rien, vu que les églises sont fermées et que les services religieux ne peuvent plus avoir lieu.

Une aide immédiate des partenaires de CSI

Les partenaires locaux de CSI sous la direction de William Samadder ont rapidement réagi à la crise du coronavirus. Même avant le confinement national, ils avaient commencé, le 22 mars, à distribuer des milliers de flyers d’informations dans la capitale Dhaka pour attirer l’attention de la population sur les règles de conduite les plus importantes pour se prémunir d’une contamination.

Récemment, nos partenaires autochtones ont pu distribuer des colis alimentaires à sept cent cinquante familles qui se trouvent dans la misère à cause du couvre-feu. Dans la ville de Jessore au sud-ouest du pays, cent cinquante familles chrétiennes ont reçu un colis humanitaire vital. Les autres six cents familles vivent à Dhaka.

L’une de ces familles est celle du conducteur de rickshaw Habibur Rahman. Ce père de cinq enfants gagne normalement entre 5 et 8 dollars par jour, mais depuis le 18 mars, jour du confinement décrété pour Dhaka, il est sans travail. Son épouse qui contribue comme employée de maison au maigre revenu de la famille a également perdu son travail deux jours plus tard. Depuis lors, la famille souffre de la faim. « Au début du couvre-feu, nous avions encore quelques pommes de terre. Mais maintenant, nous n’avons plus rien », soupire Habibur. Lorsqu’il reçoit le colis alimentaire des partenaires de CSI, il ne peut pas cacher ses larmes de joie : « Je remercie Dieu et toutes les aides pour les aliments. C’est une grande lueur d’espoir pour ma famille. »

Bijoux de mariage vendus

Le confinement a également plongé la famille d’Aklima Khatun dans une grande détresse. Pour pouvoir survivre, Aklima a dû vendre tous les bijoux qu’elle avait reçus à son mariage. Avant la crise du coronavirus, elle travaillait douze heures par jour comme employée de maison auprès de quatre différentes familles, alors que son mari vendait des légumes dans la rue. Mais depuis le confinement, ils sont sans travail, avec quatre enfants ainsi que la belle-mère à nourrir. Aklima est infiniment reconnaissante envers William Samadder et son équipe de bénévoles pour les aliments reçus qui sont un grand soulagement dans sa misère.

Fulmala Mondol a aussi montré sa profonde gratitude lorsqu’elle a obtenu un sac plein de nourriture de la part des partenaires de CSI. Depuis que son mari l’a quittée il y a vingt ans, cette chrétienne vendait des bouteilles en plastique et des déchets encore utilisables pour nourrir ses trois enfants. Mais à cause de la pandémie, elle ne pouvait plus rien vendre et souffrait de la faim. Elle ne pouvait plus rien attendre non plus de son Église, car les responsables éprouvaient eux-mêmes une grande détresse.

Un espoir dans la souffrance

« Maintenant j’ai au moins assez à manger pour les prochains jours », déclare Jhorna Adhikary soulagée. Son mari est décédé il y a cinq ans. Depuis lors, elle devait travailler de nombreuses heures chaque jour comme employée de maison pour pouvoir nourrir ses deux enfants et elle-même. Mais à cause du confinement, elle ne pouvait plus gagner d’argent et se posait quotidiennement la question de savoir comment trouver à manger pour ses enfants… jusqu’à la distribution de nourriture !

Lila Roy, de confession baptiste, est également veuve depuis plusieurs années. À cause du confinement, sa fille et son beau-fils ont perdu tous les deux leur travail dans une usine de vêtements. Avant le confinement, Lila, incapable de travailler depuis un certain temps en raison d’une maladie, pouvait de temps en temps habiter chez sa fille, lorsque son beau-fils était absent pour le travail. Mais maintenant, il n’y a plus de place dans leur petite chambre. Dans sa situation difficile, elle est très reconnaissante pour le colis alimentaire.

Ainuddin, musulman de 74 ans, conduisait chaque jour son rickshaw pour nourrir sa famille. Depuis le confinement, la faim l’a poussé à se mettre dans la file pour recevoir lui aussi un colis de nourriture des partenaires de CSI. Il est fou de joie : « Merci de tout cœur ! Dieu est si miséricordieux. J’aimerais vraiment savoir qui est votre Dieu. »

Reto Baliarda

Ici, vous pouvez faire un don pour les victimes les plus vulnérables de la pandémie du coronavirus. Merci de tout cœur !

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