
Le 17 juin 2020, les États-Unis ont imposé des sanctions plus sévères contre la Syrie dans le cadre du « Ceasar Act ». Un article dans la Neue Zürcher Zeitung (NZZ) du 16 juin a expliqué les conséquences dramatiques qu’auraient les nouvelles sanctions. CSI a envoyé la lettre suivante à la NZZ comme réponse à l’article.
La Suisse et les mesures de coercition économiques unilatérales à l’encontre de la Syrie
Aujourd’hui (17 juin 2020), les USA ont lancé une nouvelle attaque dans la guerre contre la Syrie. Elle prend la forme de sanctions économiques draconiennes (« Caesar Act »), comme le rapporte la NZZ du 16 juin dans l’article « Neue US-Sanktionen erschüttern Syrien » (« De nouvelles sanctions américaines ébranlent la Syrie »). Il s’agit de sanctions unilatérales imposées sans l’approbation du Conseil de sécurité de l’ONU. L’objectif de guerre déclaré est un changement de régime à Damas, comme l’a déclaré le président américain en 2011.
Avec l’imposition de ses propres sanctions contre la Syrie en 2011, la Suisse, avec l’UE, la Turquie et la Ligue arabe, a participé – bien qu’en tant que membre subordonné – à la coalition antisyrienne des mesures coercitives de Washington.
Il y a presque deux ans, le rapporteur spécial des Nations unies sur l’impact négatif des mesures coercitives unilatérales, le Dr Idriss Jazairy, a averti que les sanctions bloquaient l’accès du peuple syrien aux « fournitures agricoles … aux médicaments … aux articles liés à l’eau et à l’assainissement, à l’électricité et aux transports, et à la reconstruction des écoles, hôpitaux et autres bâtiments publics ».
Aujourd’hui, l’économie syrienne est au bord de l’effondrement. Plus de la moitié de la population est touchée par des pénuries alimentaires et la monnaie syrienne a chuté de 70 % depuis le mois d’avril. La minorité de Syriens qui ont pu jusqu’à présent nourrir leur famille doivent maintenant voir leurs moyens de subsistance s’effondrer.
Si Berne veut revenir à une politique étrangère plus conforme à la tradition suisse de neutralité et d’humanité, les responsables politiques peuvent entreprendre les trois premiers pas suivants :
La destruction des économies nationales par des sanctions économiques peut faire autant de mal à l’humanité que les balles, les bombes et les armes chimiques. Ces sanctions doivent être reconnues pour ce qu’elles sont réellement : des armes de guerre moderne.
John Eibner, directeur de CSI
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