Un rabbin célèbre la fin de l’esclavage

Quel est le lien entre les juifs et les anciens esclaves sud-soudanais ? Ils ont tous les deux été libérés : les uns étaient esclaves en Égypte il y a 3000 ans, les autres viennent d’être affranchis au Nord-Soudan.

Le rabbin Joseph Polak parmi les esclaves libérés. (csi)

Lors de notre dernier voyage au Soudan, le rabbin Joseph Polak a accompagné CSI. Ce survivant de l’Holocauste travaille comme chapelain (religieux juif) à l’université de Boston. Le Boston Globe a publié un de ses articles. Nous le reproduisons de façon abrégée et légèrement adaptée.

Pain sans levain

L’organisation d’utilité publique « Christian Solidarity International » m’a invité au Sud-Soudan pour célébrer le Séder (début de la fête juive de la Pessa’h) au milieu des esclaves qu’elle a pu libérer récemment. Nous les juifs, nous commémorons la libération de l’esclavage égyptien – un peu au nord du Soudan.

Je me tenais debout sous un manguier majestueux et je m’adressais à 160 esclaves libérés. Au début, ils étaient assis par terre et me fixaient, dans un silence défiant. Plus tard, ils ont bu avec moi un peu de vin et ont mangé un morceau de pain sans levain avec un œuf. Petit à petit, j’ai réussi à chanter un chant avec eux – une manière de fêter ce que nos deux peuples ont en commun. Ils ont lentement compris que nous mangions ensemble pour la même raison.

Dieu se souvient de nous

« Je suis ici parce que mon peuple a aussi été libéré de l’esclavage », leur ai-je dit, assisté par un traducteur. « Dieu s’est souvenu de nous, comme il l’a fait avec vous. Il n’y a pas d’expérience plus heureuse que de voir quelqu’un qui se souvient de nous. »

Quel bonheur pour moi de rencontrer ici ces anciens esclaves qui ont été affranchis. « Faites une prière de bénédiction, leur ai-je demandé, et soyez conscients du grand jour qu’est celui de votre délivrance. Si Dieu s’était contenté de se souvenir de votre détresse, dayenu, « cela nous aurait suffi » (comme nous le disons en hébreux). Si Dieu s’était contenté de vous ramener dans votre peuple, dayenu, « cela nous aurait suffi ». Mais, plus encore, vous avez été reconduits dans un pays qui sera, à partir de juillet et pour la première fois dans l’histoire, entièrement à vous – dayenu, « cela suffit véritablement ! »

Avec l’indépendance du Sud-Soudan, un triste chapitre de l’histoire soudanaise sera en grande partie terminé. J’ai encouragé mes auditeurs à instituer ce jour de libération comme fête nationale. « Depuis notre grande libération de l’Égypte, les Juifs se réunissent chaque année dans leurs maisons pour célébrer cet événement, avec toute notre reconnaissance pour Dieu et pour les hommes. »

CSI

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