Il assiste à des meurtres abominables

Lors de l’attaque contre son village, Garang Diing Ngong n’a aucune chance d’échapper aux islamistes soudanais. Il est enlevé et contraint de garder le bétail comme esclave. Garang assiste à la mise à mort de plusieurs membres de sa tribu. Une rencontre inattendue dans la forêt lui offre enfin la liberté.

Garang est très heureux de vivre en homme libre dans sa patrie après plus de vingt ans d’esclavage. csi

Garang est très heureux de vivre en homme libre dans sa patrie après plus de vingt ans d’esclavage. csi

 

Garang se souvient du jour où, petit garçon, il garde les chèvres de sa famille dans la forêt voisine de son village de Mariabai, dans ce qui est alors le sud du Soudan. Soudain, les assaillants surgissent et se ruent dans sa direction. « J’ai essayé de m’enfuir. Mais les Arabes étaient beaucoup plus rapides, sur leurs chevaux », raconte-t-il. Les combattants islamistes le capturent sans peine et le frappent sans pitié quand il se met à pleurer.

Avec d’autres prisonniers de Mariabai, Garang est emmené dans le nord islamique du pays. Au cours de cette marche épuisante de plusieurs jours, il assiste à des meurtres abominables. « Une nuit, trois hommes de mon village ont été poignardés parce que les ravisseurs les soupçonnaient de vouloir s’enfuir. »

Surveillé par le fils d’Ali

Dans le nord du Soudan, le garçon est remis à Ali Khalifa, un agriculteur musulman. Celui-ci l’emmène dans son champ à l’extérieur de son village de Jelaba. L’un des fils d’Ali l’accompagne pour surveiller Garang. « Le fils d’Ali était très dur avec moi. Il m’obligeait à garder le bétail de ses parents toute la journée, sans chaussures. Même quand il pleuvait, je devais dormir à l’extérieur, avec les vaches, tandis que lui dormait sous la tente », se souvient Garang. La faim se fait aussi cruellement sentir : « Je ne recevais que les restes des repas de mon tortionnaire. »

Garang passe plusieurs années avec le bétail lorsque son maître Ali passe une nouvelle fois et amène un autre garçon capturé dans sa tribu dinka. « J’ai vu qu’il refusait de se donner de la peine au travail. Sous mes yeux, il a été tellement battu avec un gourdin qu’il a succombé à ses blessures sous mes yeux. Un autre jeune Dinka qui devait le remplacer a aussi refusé de se laisser faire. Cette fois-ci, c’est le fils d’Ali qui l’a assassiné froidement. »

Garang n’aurait jamais cru que sa triste vie prendrait un autre tournant. Il est donc surpris lorsqu’un libérateur d’esclaves mandaté par CSI le rencontre dans la forêt pendant son travail. Il le suit sans hésiter et rejoint d’autres esclaves libérés qui attendent d’être rapatriés dans le Sud. « Le lendemain, nous sommes partis. Après quelques jours de marche, nous avons atteint ma patrie. » Au Soudan du Sud, Garang reçoit le nécessaire pour entamer une vie en liberté, notamment un « kit de survie » contenant des ustensiles indispensables ainsi qu’une chèvre laitière. Garang, qui est maintenant âgé de 27 ans, veut ainsi subvenir à ses besoins. « Je remercie CSI de m’avoir libéré de l’esclavage ! 

Reto Baliarda

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