Toujours en fuite

Alors qu’elle est enceinte, Mary Musa Ali s’enfuit toujours plus loin pour échapper à Boko Haram. Dans un camp de réfugiés chrétiens de la ville de Maiduguri, elle se sent maintenant relativement en sécurité ; elle est heureuse d’avoir retrouvé son mari.

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Au Nigéria, des centaines de milliers de personnes fuient les attaques des djihadistes. Les mieux lotis trouvent un refuge à long terme dans les grandes villes, auprès des membres de leurs familles ou chez des amis, mais Mary Musa Ali n’a pas connu cette chance. La jeune maman raconte comment elle a survécu à ses fuites à rebondissement alors qu’elle était enceinte.

Boko Haram envahit son village

« Je viens de Pulka (État de Borno). En août 2014, sous la pression des terroristes de Boko Haram, je me suis enfuie dans les montagnes avec mes trois enfants. Là, j’ai perdu de vue mon mari. Mais nous avons repris la fuite en voyant que les djihadistes arrivaient à nouveau en direction de nos cachettes dans les montagnes. Après plusieurs jours de marche, nous avons atteint la ville de Kolofata, au Cameroun. Les conditions dans le camp de réfugiés étaient pitoyables. De nombreuses personnes, notamment des enfants, tombaient malades et certaines mouraient.

J’ai eu peur et, un mois plus tard, nous nous sommes joints à un groupe de personnes qui quittaient le camp. À pied et sans argent, nous sommes retournés au Nigéria, dans la ville de Mubi (État d’Adamawa). Le 29 octobre 2014, la ville a été attaquée par des rebelles. Nous avons retraversé la frontière pour nous rendre au Cameroun. Peu après, nous sommes rentrés au Nigéria à Yola (État d’Adamawa).

Enfin réunis !

Comme je ne connaissais personne, j’ai décidé de continuer jusqu’à Maiduguri, sachant que la plupart des habitants de notre village s’y étaient réfugiés. Heureusement, j’y ai rencontré mon beau-frère qui m’a expliqué que mon mari était au Cameroun. Il l’a immédiatement appelé par téléphone. Mon mari nous a rejoints au plus vite. Je suis infiniment reconnaissante envers Dieu qui a permis que nous soyons à nouveau réunis.

Au début, nous avons vécu quelque temps chez un parent musulman. Nous l’avons quitté après avoir trouvé un camp de réfugiés géré par une Église. Quel bonheur de recevoir enfin de l’affection !

Cette fuite de plusieurs centaines de kilomètres a duré plusieurs mois. Je remercie Dieu qui nous a protégés, moi et ma famille, et qui a permis que j’accouche dans ce camp. »

Reto Baliarda


 CSI soutient des réfugiés chrétiens

Le diocèse de Maiduguri a mis en place des camps pour chrétiens dans différentes églises. CSI soutient des personnes déplacées comme Mary Musa Ali avec des aliments et des colis humanitaires. Sur place, nous collaborons avec la Justice Development and Peace Commission.

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