Un foyer pour des filles traumatisées

Kandhamal 2008 – la vague de violence perpétrée par des extrémistes hindous à l’encontre des chrétiens a été une véritable catastrophe. Plus de 50 000 person­nes sont restées sans abri. CSI finance un foyer pour enfants où des orphelines et des filles provenant de familles particulièrement atteintes trouvent un cadre de vie équilibré.

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Après nous avoir souhaité la bienvenue, on nous invite à prendre place. Le spectacle qui suit est féerique : le bonheur se lit sur les visages de cinquante filles qui chantent et dansent en battant des mains. La pièce semble trop petite pour contenir ces échos joyeux.

Nous nous trouvons dans un foyer d’enfants à Bhubaneshwar, la capitale de l’État indien d’Odisha. Le responsable du foyer d’enfants nous remercie du soutien de CSI et regrette de ne pouvoir nous rendre quelque chose. Mais cela n’est pas nécessaire. « Savoir que vous vous portez bien est pour nous la plus grande joie », répond la responsable de mission aux enfants.

L’an dernier, le nombre des filles qui y ont trouvé une demeure est passé de 25 à 50. De nombreuses places supplémentaires seraient nécessaires. Le couple responsable espère pouvoir héberger 100 filles ; mais il faudrait acheter un bâtiment de plus.

Lijanti sourit à nouveau

Tous les enfants sont issus de familles qui ont tout perdu en été 2008 : des extrémistes hindous avaient attaqué, pillé et incendié plusieurs centaines de villages chrétiens pendant plusieurs jours. De nombreux habitants ont été assassinés. « Ils ont envahi notre village et nous avons dû nous enfuir. Ils ont détruit nos maisons et volé tous nos biens », nous raconte Lijanti, l’une des filles les plus âgées du foyer. Il y a une année, Lijanti m’avait sauté aux yeux à cause de sa mine triste. Le responsable du foyer nous avait alors raconté son histoire : alors que la mère de Lijanti et ses enfants avaient juste eu le temps de s’enfuir dans la forêt, son père (le pasteur du village) était sorti pour apaiser la foule excitée. Sans autre forme de procès, les extrémistes hindous l’avaient haché en trois morceaux. Lijanti a dû regarder cette scène horrible depuis sa cachette sans pouvoir rien faire ! Pourra-t-elle jamais se remettre de pareil traumatisme ?

Quoi qu’il en soit, le foyer d’enfants lui fait visiblement du bien. Certes, la tristesse continue à marquer son visage, mais Lijanti participe joyeusement au chant et à la danse. Elle a même appris des danses traditionnelles aux autres filles. On sent la joie dans ces chants et ces danses. On ne peut pas en douter : ces filles vont bien. Pour nous, quel encouragement de savoir que 50 filles peuvent grandir en sécurité grâce à des dons provenant de Suisse ! Nous espérons que d’autres filles pourront bientôt être reçues.

Adrian Hartmann


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