Une aide urgente de 30 000 francs pour les victimes de l’attentat à Lahore

« Nous avons perpétré cet attentat parce que les chrétiens sont notre cible. » Avec cette clarification, les talibans du « Jamaat-ul-Ahrar » qui, ce dernier dimanche de Pâques, viennent de faire exploser une aire de jeux d’enfants à Lahore, ont voulu mettre un terme à toute spéculation sur leurs motifs.

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75 personnes, dont 29 enfants, ont été tuées. Selon les Morningstarnews, au moins 45 chrétiens sont morts. Blessées plus ou moins grièvement, 340 autres victimes sont restées au sol. Le terroriste Muhammad Yusaf a actionné sa ceinture d’explosifs au milieu des familles venues faire une promenade de Pâques dans le parc Gulshan, le 27 mars 2016. 

Pour les talibans, le fait que des musulmans aient aussi perdu la vie lors de l’attentat est sans importance. Ils pensent que les musulmans « tués dans le combat » ont la garantie d’entrer au paradis, tandis que les chrétiens, eux, vont en enfer. 

Au Pakistan, il existe des amitiés interreligieuses. Nombre de musulmans célèbre les fêtes chrétiennes avec leurs voisins chrétiens. Le fait que les islamistes considèrent ces musulmans comme des traitres a été mis en évidence le 24 mars 2016 : à Glasgow (Écosse), un homme a poignardé le boutiquier Asad Shah, un musulman pakistanais qui avait dit « Joyeuses Pâques » à ses clients chrétiens. Le site web islamique Haq Baat considère le meurtrier comme un héros.  

À Washington, Londres, Paris et Berlin, les gouvernements ont commenté le massacre de Lahore avec des déclarations politiquement correctes. « Un acte lâche », déclare le département d’État des USA. L’Angleterre est restée attachée à l’idée que, s’il y a discrimination religieuse au Pakistan, ce n’est cependant pas une persécution de chrétiens ; elle s’est seulement montrée « choquée ». La France, quant à elle, ne veut « pas s’affaiblir » dans la lutte contre la terreur. Et Berlin a déclaré que l’attentat visait toutes les personnes, « sans différencier hommes ou femmes, jeunes ou vieux, et sans se préoccuper de la religion des victimes ». 

CSI a envoyé en toute hâte une somme de 30 000 francs aux victimes ayant survécu à l’attentat.

Gunnar Wiebalck, responsable de mission au Pakistan 

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