Une folle marche arrière pour sauver sa peau

Les milices peules islamistes sèment la terreur, avant tout au centre du Nigéria. Mais elles sont également présentes dans le Sud : les enlèvements augmentent et les demandes de rançons sont de plus en plus fréquentes. Ces rapts visent à intimider les chrétiens tout en finançant le terrorisme.

Le pasteur Hilary Mgbodile a réussi à échapper aux combattants peuls. (csi)

Le conflit s’exacerbe au Nigéria et les enlèvements visant à extorquer des rançons augmentent continuellement. Les combattants peuls islamistes financent ainsi leur croisade contre les chrétiens ainsi que leur guerre territoriale. Dans le Sud à majorité chrétienne, les prêtres catholiques sont souvent touchés. Les milices peules s’attendent à ce que l’Église paie des sommes importantes pour leur libération.

Une attaque en rase campagne

Les bandes de ravisseurs ont trouvé une base arrière idéale dans les vastes et épaisses forêts de l’État fédéré d’Enugu, la région où vit le pasteur Hilary Mgbodile. Ce dernier sait bien de quoi il parle puisqu’il a échappé de justesse à un enlèvement en mars 2019. Cela s’est passé en début de soirée, la veille de la fête des Mères : « Je suis allé chercher ma mère et mes sœurs dans leur village pour pouvoir passer le dimanche ensemble. Le chemin du retour traversait une contrée inhabitée et d’épaisses broussailles bordaient la route. J’ai vu un groupe de trois à quatre jeunes qui semblaient en train de ramasser des noix de cajou au bord de la route. À ce moment-là, deux hommes masqués sont sortis du fourré. L’un d’entre eux a brandi son arme en se précipitant vers nous. Sans hésiter, j’ai mis la marche arrière. Ma mère pleurait et toute la famille me criait d’accélérer, car l’homme s’approchait. Il n’y avait aucune place pour la réflexion, j’ai foncé sans rien maîtriser ! »

Sauvés par miracle

Le pasteur Hilary ne comprend toujours pas comment il a pu s’échapper. Il raconte : « C’est un miracle ! Je n’avais encore jamais roulé aussi vite et aussi précisément en marche arrière. La route était si étroite que je n’osais pas faire demi-tour, craignant de rester pris dans les fourrés ; alors j’ai simplement reculé… sans réfléchir. Ce n’est qu’après environ trois kilomètres que j’ai osé faire demi-tour. Quand je suis arrivé à destination, tard dans la soirée, mes membres me répondaient à peine, mais nous étions sains et saufs. »

Morven McLean


Les programmes CSI au Nigéria

Au Nigéria, CSI est active dans sept États fédérés. Le soutien aux déplacés est une de nos priorités : dans le nord-est du Nigéria, il s’agit avant tout des victimes d’attaques de Boko Haram, et au centre du Nigéria, de celles des combattants peuls islamistes. CSI soutient les déplacés avec des denrées alimentaires et des soins médicaux. Nous finançons également la scolarité de nombreux enfants et nous accordons des microcrédits pour la création de petites entreprises.

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