Une lueur d’espoir pour les victimes de l’attentat de Lahore

Entre souffrance et espoir, les victimes qui ont survécu à l’attentat à la bombe du dimanche de Pâque retournent tant bien que mal à la vie. Ils sont très reconnaissants pour l’aide médicale et matérielle octroyée.

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Début mai 2016 encore, le pasteur Latif a tenu plusieurs exposés en Suisse sur la situation des chrétiens au Pakistan. Il s’est empressé de retourner à Lahore, afin de continuer à s’occuper des blessés. Le 27 mars 2016, 70 personnes, parmi lesquelles on trouve de nombreux enfants, ont été tuées par un kamikaze islamiste. Quelque 350 autres personnes ont été blessées. Le pasteur Latif relate : « Personne ici ne peut comprendre pourquoi notre communauté est à ce point éprouvée. Toutefois, j’ai aussi pu voir à quel point la compassion et l’aide des amis de CSI ont encouragé les victimes. » 

Son œil a pu être sauvé

Le cas de Saima Shahzad nous a beaucoup émus. Elle a 28 ans. Malgré une grave blessure à l’œil gauche, elle survivra à l’attentat. « Nous remercions Dieu de ce que Saima ait pu conserver la vue suite à l’opération financée par CSI », nous écrit le pasteur Latif le 19 mai 2016. « Elle peut à nouveau voir le monde avec ses deux yeux. » Malheureusement, le frère de Saima est mort d’une hémorragie à la suite de l’attentat. 

Des soins à long terme pour une famille

Methab Masih, son épouse Aneela et leurs trois enfants Rabeca, Suleman et Yarmiah sont pris en charge par CSI. La mère et les enfants se sont bien remis, mais Methab est toujours aux soins intensifs, même si son état est de plus en plus stable. Un éclat de métal s’est planté profondément dans son cerveau et il ne reconnaît toujours pas ses propres enfants. Il est incapable de bouger les jambes et les bras. Il devra peut-être recevoir des soins durant toute sa vie.

Irfan Patras, 17 ans, se trouve aussi dans un état critique. Son frère Sharoon, 14 ans, a été tué. Le jeune homme est soigné à l’hôpital Ittefaq de Lahore, où il a dû subir tout récemment une opération à cause d’une infection des intestins. Sa famille ne quitte pas son chevet et elle est très reconnaissante pour toute l’aide apportée par CSI, sans laquelle Irfan ne serait plus en vie. CSI assume les frais pour le traitement médical. Le pasteur Latif précise : « Nous allons mettre à disposition une somme de 3000 dollars pour les opérations nécessaires. » 

Colis de nourriture pour les victimes

Dès après à l’attentat de Pâque, CSI avait débloqué une aide urgente de 30 000 francs. Entre-temps, le pasteur Latif et son équipe ont procédé à une distribution de colis de nourriture à Lahore. Cette aide permet aux familles touchées de survivre. Il s’agit d’une mesure qui leur permet de ne pas sombrer sur le plan économique. Ce soutien, véritable action de survie pour la minorité chrétienne au Pakistan, est une tâche qui requiert beaucoup d’attention et de persévérance, pour les victimes comme pour tous ceux qui les aident, mais qui apportera aussi son lot de bénédictions.

Gunnar Wiebalck, responsable de mission CSI pour le Pakistan


Projet de métro inquiétant pour les églises

Les victimes de l’attentat kamikaze de Pâque étaient à peine ensevelies qu’une nouvelle funeste est parvenue aux oreilles des chrétiens de Lahore : selon une décision du gouvernement de la province du Pendjab, quatre églises historiques de Lahore se trouveraient sur le tracé d’un nouveau projet de métro pour la ville. Le 3 mai 2016, des centaines de chrétiens se sont réunis devant la Cour suprême de Lahore pour manifester, au risque de leur vie, contre la destruction projetée de leurs églises. Suite à cela, les autorités de Lahore ont fait savoir que les quatre églises ne seraient pas démolies, mais que seules des parties des terrains d’églises seraient requises pour déposer des matériaux de construction et permettre le passage des escaliers. Les chrétiens de Lahore ne sont pas convaincus de la bonne foi des autorités et restent inquiets.


Anwar marche de nouveau

Dans le bulletin CSI de mars 2016, nous avions relaté l’histoire d’Anwar, cet homme qui avait perdu une jambe. Une voiture l’avait volontairement percuté de plein fouet lors d’une manifestation pour protester contre l’assassinat d’un chrétien. Après avoir erré plusieurs mois près du cimetière où gisent ses amis, il avait pu être aidé par CSI. Cela lui a permis d’ouvrir une échoppe de cordonnier. Dans le même bulletin CSI, Anwar avait exprimé ses espoirs : « Si c’est la volonté de Dieu, je me tiendrai un jour sur mes deux jambes. » Cet espoir s’est désormais réalisé, puisque CSI a pu lui fournir une prothèse et qu’il peut remarcher sur deux jambes ! 

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