CSI rend visite à la famille d’un innocent en prison depuis quatre ans

Le chrétien Nabil Masih a été emprisonné pour « blasphème » alors qu’il était mineur. Depuis quatre ans, il attend en vain d’être libéré. De nombreux innocents accusés de blasphème passent dix années ou plus en prison. Il faut que Nabil soit libéré immédiatement.

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Waqeel avec la partenaire CSI Mehwish Bhatti (à droite) et Shazia avec son enfant Anaya. À l’arrière-plan : une tante. (csi)

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Interview avec Nabil Masih : « Je prie Dieu chaque minute pour que je sois libéré »

Nabil Masih croupit en prison depuis quatre ans. Pour ne pas être menacé par d’autres détenus, il est à l’isolement : sa cellule mesure deux mètres sur deux et un trou dans un angle sert de toilettes, il n’y a pas de fenêtre et pas de ventilateur (au Pakistan, la température peut monter jusqu’à 45 degrés en été).

Nabil dort à même le sol sur une natte mince, c’est tout ce qu’il y a dans sa cellule. Il ne peut ni lire ni écrire et depuis quatre ans, il ne fait rien. Mais il dit qu’il s’est rapproché de Dieu. La seule chose qui lui donne encore de la force, c’est sa foi. Il est aussi très reconnaissant que CSI s’engage en sa faveur. Il est content de savoir que son père malade et son frère ne doivent plus lutter seuls.

Son frère aîné est menacé

Âgé aujourd’hui de 19 ans, le chrétien Nabil Masih est en prison depuis 2016 parce que des collègues l’ont accusé de blasphème : il aurait posté sur Facebook une image avec une tête de porc posée sur la Kaaba (le lieu saint islamique central à la Mecque). Selon Nabil, ses ennemis ont ouvert un compte Facebook à son nom puis ils ont posté l’image – probablement par jalousie parce que Nabil possédait un téléphone portable. Nous avons publié un rapport sur Nabil en novembre 2019 en invitant à protester contre son emprisonnement. 

En février 2020, notre responsable CSI pour le Pakistan a rendu visite à la famille de Nabil dans la banlieue de Lahore (province du Pendjab). La mère de Nabil est décédée, son père est âgé et de santé précaire. Nabil a un frère et quatre sœurs. Hormis la sœur aînée, ils vivent tous dans la maison familiale. Il faut encore ajouter que la seconde fille a été abandonnée par son mari et qu’elle est retournée avec son enfant dans la maison des parents.

Or le seul revenu de la famille est celui de Waqeel, le frère aîné de Nabil, qui travaille comme journalier dans un atelier textile. Son trajet pour se rendre au travail passe devant les maisons des accusateurs de Nabil. Ils le menacent chaque jour : ils n’accepteraient pas un acquittement sans réagir.

CSI soutient les proches

Waqeel peut rendre visite à Nabil chaque vendredi durant une demi-heure. Il relate : « Nabil ne va pas bien, la situation en prison est difficile. Mon frère pleure beaucoup et se sent seul. »

La situation financière de la famille est tendue parce que Waqeel doit régulièrement prendre congé : d’une part pour faire les visites hebdomadaires si importantes et d’autre part en raison des convocations fréquentes du tribunal. Mais celles-ci sont régulièrement reportées : une fois, c’est le juge qui ne vient pas ou qui a un substitut, une autre fois, il y a une grève ou le procureur n’est pas là. Waqeel perd chaque fois une journée de travail entière et son revenu correspondant.

De telles chicanes sont systématiques : connaissant leur enjeu, les procédures pour blasphème traînent volontiers en longueur jusqu’à ce que les inculpés et leurs proches, à bout, jettent l’éponge.

En 2018, Nabil a été condamné en première instance à dix années de prison. Son avocat a fait appel auprès de la cour supérieure de Lahore. CSI assume les frais d’avocat et apporte une contribution à la subsistance de la famille. Waqeel se réjouit beaucoup de cette aide : « Je suis reconnaissant que Mehwish Bhatti * [partenaire de CSI] se soucie de nous. Grâce à son aide, je peux parfois amener un cadeau à mon frère dans sa cellule, des fruits, des biscuits ou une autre petite attention. »

Droit refusé

Le cas de Nabil Masih n’est malheureusement pas unique. Des droits fondamentaux largement reconnus sont bafoués quotidiennement au Pakistan. L’injustice est particulièrement significative et déplorable dans les procès pour blasphème, comme dans le cas de Nabil.

On se souvient de la chrétienne Asia Bibi, une modeste journalière qui a souffert sans raison durant neuf ans en prison jusqu’à son acquittement. Entre-temps, ses deux filles sont devenues adultes. Le musulman Wajih-ul-Hassan est quant à lui resté emprisonné durant dix-huit ans avant d’être lui aussi acquitté en septembre 2019. Il n’y a aucun dédommagement prévu pour cette longue détention injustifiée et le prisonnier acquitté ne reçoit aucune excuse officielle.

« Une justice reportée est une justice refusée ! » Demandez avec nous au ministre de la Justice pakistanais de garantir des procédures rapides, notamment pour les cas de blasphème. Il n’est pas acceptable que des innocents doivent souffrir durant des années en prison !

La responsable CSI pour le Pakistan | Adrian Hartmann | Collaboration de Nasir Saeed

* Nom fictif


Action de Noël en faveur de Nabil Masih

Nous remercions cordialement tous ceux qui ont participé à l’action de cartes de Noël et qui ont envoyé une lettre ou une carte à Nabil Masih en prison. À notre grand regret, il n’a pas reçu le courrier en provenance de la Suisse. Nous supposons que la direction de la prison l’a retenu, mais elle ne donne bien sûr aucune indication à cet égard. Nabil Masih est malgré tout encouragé d’entendre parler de cette action de solidarité et de savoir qu’il n’est pas oublié de tout le monde. Pour la direction de la prison, les cartes et les lettres sont également un signe tangible d’une solidarité chrétienne sans frontières.

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