Nyirou a survécu aux sévices et aux menaces de mort

Jusqu’ici, Nyirou Majok Aweer n’avait connu que l’esclavage, la violence et la haine. Elle est très heureuse de pouvoir vivre aujourd’hui en liberté au Soudan du Sud.

Nyirou est infiniment reconnaissante d’avoir été sauvée, elle et son bébé. csi

Nyirou est infiniment reconnaissante d’avoir été sauvée, elle et son bébé. csi

 

Nyirou (27 ans) est née dans le village soudanais de Makeringa. Sa mère y était asservie depuis son enlèvement par des Arabes musulmans pendant la guerre qui a sévi entre 1983 et 2005. Elle la voyait chaque jour insultée et battue par son maître.

Dès qu’elle est devenue assez grande pour se passer de sa maman, elle a été vendue à Ali Adam, un vieil homme cruel. Comme sa mère, elle devait travailler dur. Comme sa mère, elle était régulièrement insultée et battue. Elle était aussi exploitée comme esclave sexuelle et a donné naissance à quatre enfants d’Ali. Mais ce dernier a tout fait pour les séparer d’elle.

Un matin, Nyirou s’est réveillée plus tard que d’habitude à cause d’un malaise, mais cela n’intéressait absolument pas Ali : « Il a pris un énorme gourdin et m’a frappée violemment. Puis il a sorti son fusil, l’a pointé contre moi et a crié que j’étais une sale négresse. Il a menacé de me tuer si j’osais encore me lever trop tard. »

Cette expérience traumatisante a marqué à jamais la jeune chrétienne. Son moral était au plus bas et elle n’avait personne avec qui partager ses terribles expériences.

Que faire ?

En mai 2023, la jeune femme apprend qu’un libérateur se trouve à Makeringa. Elle sait qu’il est là pour affranchir des esclaves et les ramener au Soudan du Sud. Nyirou est déchirée : « C’était une bonne nouvelle, mais j’avais tellement peur qu’Ali m’attrape et me tue. La nuit, je ne pouvais plus dormir, je ne savais quelle décision prendre. »

Mais quand Ali l’envoie au marché du village le 28 mai, elle sent que c’est la bonne occasion. Elle emmène son plus jeune enfant et trouve rapidement l’homme d’affaires soudanais qui libère des esclaves pour le compte de CSI. Sans hésiter, elle l’accompagne dans son camp, où d’autres esclaves affranchis attendent d’être rapatriés au Soudan du Sud. Le lendemain, le groupe entame la longue marche vers le Soudan du Sud.

Nyirou est très heureuse d’avoir réussi à prendre le chemin de la liberté avec son bébé. À leur arrivée, les esclaves libérés ont été accueillis par l’équipe locale de CSI. « Nous avons dansé ensemble », se souvient Nyirou, qui a reçu de CSI un sac de sorgho, un « kit de survie » et une chèvre laitière, ce qui a facilité son départ dans la vie indépendante. « Je remercie Dieu, CSI et toutes les personnes qui aident à libérer les esclaves au Soudan. »

Reto Baliarda

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