Un pasteur au bord du désespoir

Depuis plusieurs semaines, les services religieux du pasteur Stanley n’ont lieu qu’en ligne à cause des attaques du voisinage et du comportement de la police.

Pastor Stanley

Le pasteur Stanley dirige une communauté chrétienne depuis vingt-cinq ans. Aujourd’hui, des voisins veulent lui interdire de poursuivre son travail. csi

 

Sa petite église se trouve à Kelaniya, une banlieue de Colombo. Le 6 août 2023, un voisin lance des pierres contre la porte de l’église. Il insulte le pasteur et exige l’arrêt de l’office. Le dimanche suivant, même manège : le voisin jette une grosse pierre contre l’église et agresse ensuite un fidèle qui le filme.

Le pasteur Stanley porte plainte. Mais les policiers lui expliquent que les services religieux réguliers ne sont pas autorisés sans l’accord des autorités du district, ce qui est faux. Le pasteur porte alors plainte contre son voisin pour tentative d’agression.

La police est corrompue

Des policiers vont certes interroger le voisin incriminé, mais ils prennent parti pour ce dernier et affirment à nouveau que les services religieux ne sont pas autorisés. Aucun fidèle de cette banlieue ne serait donc autorisé à venir à l’Église. Ils exigent une liste nominative de tous les membres de l’Église et vont même plus loin dans leur démarche inqualifiable : ils enjoignent tous les voisins à filmer systématiquement les visiteurs de l’Église. En raison de la pression exercée par les autorités, le pasteur suspend donc les offices.

Lorsque le pasteur Stanley raconte son histoire à la responsable CSI pour le Sri Lanka, il ne peut s’empêcher de pleurer : « Je veux continuer mon ministère sans restriction ! Mais parfois, je ne sais plus quoi faire et la force me manque même pour prier. »

Une assistance juridique

Le partenaire local de CSI fournit une assistance juridique au pasteur Stanley et à son Église pour leur permettre d’organiser librement des services religieux. Il soutient également la plainte privée pour tentative d’agression. Cette démarche s’inscrit dans un combat global en faveur de la liberté de religion.

Rolf Höneisen

Un cimetière pour les chrétiens à Batticaloa

CSI a aidé la communauté chrétienne de la ville de Batticaloa à délimiter un terrain par un mur à l’intérieur du cimetière. En 2019, les partenaires de CSI et les pasteurs avaient déjà obtenu par décision de justice la séparation du cimetière en deux parties pour permettre aux chrétiens d’enterrer leurs morts sans devoir se plier aux rituels bouddhistes.

Les trente-deux victimes des attentats de Pâques du 21 avril 2019 à Batticaloa ont été les premières à y être enterrées.

Le mur qui vient d’être construit fait plus de deux mètres de haut. Il dispose d’une porte métallique et protège des hôtes indésirables. Lors de la visite d’une équipe de CSI, les pasteurs des différentes Églises régionales se sont montrés extrêmement reconnaissants de pouvoir désormais enterrer dignement leurs morts.

Le mur à l'intérieur du cimetière de Batticaloa. csi
Le mur à l'intérieur du cimetière de Batticaloa. csi
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