Appel à Ueli Maurer : l’Arabie saoudite n’est pas un partenaire fréquentable

L’Arabie saoudite est un État totalitaire dans lequel des personnes sont exécutées aujourd’hui encore en raison de leur foi. Les Saoudiens sont par ailleurs les principaux pourvoyeurs de fonds des djihadistes sunnites. CSI demande instamment au Conseil fédéral d’avoir la plus grande retenue dans ses contacts avec ce pays.

CSI demande au président de la Confédération d’avoir la plus grande retenue dans ses contacts avec ce l’Arabie saoudite. (dff)

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L’Arabie saoudite est l’un des pays les plus cruels à l’égard des chrétiens. Dans cet État totalitaire basé sur la charia, toute pratique publique de la foi chrétienne est strictement proscrite. Il n’y a pas d’exceptions – ni pour les citoyens saoudiens ni pour les résidents étrangers. Les citoyens saoudiens sont même contraints par la loi de pratiquer les enseignements islamiques. Les convertis à la foi chrétienne doivent s’exiler s’ils ne veulent pas être mis à mort. Dans les livres d’école saoudiens, les chrétiens, les juifs et les musulmans chiites sont réduits à l’état de « créatures les plus odieuses qui soient » [sic]. On enseigne même aux élèves que le fait de les combattre est un devoir religieux.

La torture contre les tenants d’une autre religion est une pratique courante et les décapitations sont fréquentes. Le 23 avril 2019, trente-sept hommes ont été exécutés. La plupart d’entre eux appartenaient à la minorité musulmane chiite du pays et avaient été arrêtés en 2011 à cause de manifestations contre les restrictions imposées par le gouvernement.

L’Occident ferme les yeux

Malgré ces cruautés, les États-Unis restent fermes dans leur soutien au régime saoudien et se présentent même comme une puissance protectrice dans la région. Dans un tweet posté en novembre 2017, le président Trump a déclaré : « J’ai une grande confiance envers le roi Salman et le prince héritier d’Arabie saoudite. » Et la semaine qui a suivi l’exécution des trente-sept hommes, le président a répondu clairement à des manifestants : « [Les Saoudiens] achètent beaucoup chez nous… je ne veux pas les perdre ! »

Donald Trump n’est pas le premier président américain à fermer les yeux devant les crimes de l’Arabie saoudite. Depuis la Seconde Guerre mondiale, tous les présidents américains ont protégé cette dictature qui prône la lutte antichrétienne afin de maintenir l’accès des USA aux ressources pétrolières et assurer les intérêts américains dans la région. La plupart des autres pays d’un Occident largement postchrétien ferment également les yeux.

Exportation d’un fanatisme meurtrier

Le fanatisme antichrétien de l’Arabie saoudite ne s’arrête pas aux frontières du pays. Le royaume se sert impunément de ses immenses richesses pétrolières pour répandre son idéologie meurtrière sur toute la surface du globe. Après les attaques récentes au Sri Lanka (Pâques 2019) au cours desquelles environ deux cent cinquante chrétiens ont été tués par des djihadistes, l’académicienne Asoka Bandarage a qualifié la puissance politique et économique de l’Arabie saoudite de « principal facteur de l’échec du gouvernement sri lankais à contenir l’expansion de l’islam radical ». Il faut savoir que l’Arabie saoudite finance notamment la construction de la plus grande université islamique d’Asie du Sud à Batticaloa, l’une des villes où les massacres ont été perpétrés.

Des documents secrets en provenance du département d’État des États-Unis ont été rendus publics après des fuites. Ils révèlent que « des donateurs en provenance de l’Arabie saoudite représentent la source de financement la plus importante des groupes terroristes sunnites au plan mondial ». L’Arabie saoudite a notamment pris la direction du financement et de l’armement des djihadistes antichrétiens en Syrie, un pays qui a vu les trois quarts de ses chrétiens prendre le chemin de l’exil.

Des armes occidentales tuent les enfants

Comment les États occidentaux peuvent-ils taire ces faits tout en prétendant protéger les chrétiens et autres croyants persécutés et résister à l’islam radical ?

Les États-Unis sont en première ligne en matière d’exportations d’armements vers l’Arabie saoudite, mais beaucoup d’autres États y participent également, à l’image de la Suisse qui a exporté de l’armement vers l’Arabie saoudite en 2018.

Depuis quatre ans, l’Arabie saoudite utilise ces armes pour bombarder le Yémen, le pays le plus pauvre du Moyen-Orient. Selon des estimations, 85 000 enfants sont morts de faim à cause du blocus saoudien. Des recherches menées par CNN prouvent que des armes exportées vers l’Arabie saoudite ont été remises à des combattants liés à la milice terroriste islamiste Al-Qaida au Yémen. La Suisse ne peut pas se faire complice de tels agissements.

Joel Veldkamp


Les relations entre la Suisse et l’Arabie saoudite

Selon les informations du département fédéral des Affaires étrangères (DFAE), l’Arabie saoudite est « l’un des partenaires les plus importants de la Suisse ». Des hauts fonctionnaires et même des conseillers fédéraux se rendent chaque année en Arabie saoudite, le dernier en date étant Ueli Maurer. Le motif évoqué pour ce partenariat privilégié est tout simple : le rôle de l’Arabie saoudite dans l’économie mondiale (premier producteur de pétrole), dans le monde musulman (gardien des lieux saints islamiques) et dans le Moyen-Orient. Depuis que l’Arabie saoudite et l’Iran ont rompu leurs relations diplomatiques, la Suisse représente même les intérêts de l’Arabie saoudite en Iran et inversement.

En 2018, le volume des affaires entre la Suisse et l’Arabie saoudite s’est élevé à environ 2,8 milliards de francs. La Suisse exporte avant tout des produits pharmaceutiques, des montres et des machines. Elle importe surtout de l’or. À ce jour, la Suisse exporte aussi des équipements militaires en Arabie saoudite, avant tout des pièces détachées et de la munition pour les systèmes de défense anti-aériens. En 2018, des armes d’une valeur de 2,2 millions de francs ont été exportées dans ce pays.

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