Migros est critiquée pour sa collaboration avec le groupe énergétique azerbaïdjanais SOCAR. Une coalition largement soutenue a déposé le 20 décembre 2022 une pétition munie de plus de 6 600 signatures qui demande à Migros de revenir à ses valeurs et de mettre fin au contrat avec SOCAR. En toile de fond, les attaques de l’Azerbaïdjan contre l’Arménie.
La délégation de la coalition MigroliNOTsocar devant le siège de Migros (de g. à dr.) : Stefan Müller-Altermatt (Le Centre), Sarkis Shahinian (co-président de l’Association Suisse-Arménie), John Eibner (président de CSI), Simon Brechbühl (directeur de CSI-Suisse), Balthasar Glättli (Les Verts). csi
Le 20 décembre 2022, la coalition MigroliNOTsocar a remis à Migros une pétition devant le siège de la Fédération des coopératives Migros à Zurich. Plus de 6 600 personnes demandent à Migros d’agir conformément à ses valeurs fondamentales et de mettre fin à sa collaboration avec le groupe pétrolier SOCAR, contrôlé par l’Azerbaïdjan. Le partenariat de Migros, respectivement Migrolino, avec SOCAR ne peut en aucun cas être justifié.
« Même dans la crise énergétique, les valeurs et les droits de l’homme sont plus importants que l’argent pour les personnes en Suisse », a déclaré le conseiller national du Centre Stefan Müller-Altermatt. Le grand nombre de signatures récoltées en peu de temps en témoigne. La coalition interprète comme un mauvais signal pour l’avenir le fait que l’entreprise traditionnelle jette à la légère ses propres valeurs dans des partenariats comme celui avec SOCAR. Migros dilue ainsi sa promesse de valeurs et se soustrait à sa responsabilité d’entreprise.
John Eibner, président international de l’organisation de défense des droits de l’homme Christian Solidarity International (CSI), a expliqué que les conflits militaires dans lesquels l’Azerbaïdjan est actuellement impliqué confèrent à la coopération avec SOCAR un caractère encore plus explosif : « Aujourd’hui, la dictature du président azéri Ilham Aliyev, financée par SOCAR, commet de nouveaux actes d’agression et de nettoyage ethnique contre les quelque 120 000 Arméniens du Haut-Karabakh. » Si Migros veut rester fidèle à ses valeurs fondamentales suisses, elle doit se dissocier financièrement de ce « régime ultranationaliste », a exigé M. Eibner. CSI s’était déjà adressé à Migros par lettre auparavant.
Le conseiller national Balthasar Glättli, président des Verts, a lui aussi fait appel aux valeurs propagées par Migros elle-même. Il ne peut pas comprendre l’attitude concernant la collaboration avec le groupe pétrolier, qui est aux mains du régime autoritaire d’Ilham Aliyev : « Migros se qualifie également de détaillant le plus durable du monde. Dans le même temps, Migrolino collabore avec l’entreprise pétrolière la plus corrompue du monde, le groupe étatique azerbaïdjanais SOCAR. Cela tombe « comme un cheveu sur la soupe ». Sarkis Shahinian, coprésident de l’Association Suisse-Arménie, s’est exprimé de manière encore plus radicale : « SOCAR est la compagnie pétrolière d’État de l’Azerbaïdjan, l’un des régimes les plus sanguinaires, les plus racistes et les plus irrespectueux des droits de l’homme au monde. Il est difficile de croire que Migros ne voit aucun problème à coopérer avec cette dictature. »
À Zurich, la délégation de la coalition MigroliNOTsocar a été reçue par les dirigeants de Migros responsables de la politique économique et de la communication. À cette occasion, une rencontre entre la coalition et la direction de Migros a été fixée au début de l’année 2023.
Rolf Höneisen
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